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La bio

Roy Buchanan est né le 23 septembre 1939, à Ozark, Arkansas puis à grandit à Pixley, Californie. Son père était ouvrier agricole, même si Roy affirmait qu’il était prêcheur pentecotiste (s’arranger avec sa biographie a toujours été un classique dans le blues et ailleurs, voir Bob Dylan…). Apprenant la guitare au début de son adolescence, Roy Buchanan a été influencé par de multiples modèles, même s’il a déclaré avoir tout hérité du gospel (il a ensuite affirmé devoir ses talents de musicien au fait d’être « à moitié loup »…).

Son premier instrument fut la steel-guitar, mais il se mettra à la guitare tôt dans les années 50. il fera ses débuts professionnels à 15 ans dans le groupe de Johnny Otis.

En 1957, alors qu’il n’a que 18 ans, il fait ses débuts en studio en accompagnant le chanteur Dale Hawkins. En 1960, il rejoint au Canada le groupe du chanteur Ronnie Hawkins, dont les membres formeront quelque temps plus tard The Band.

Après cette brève expérience, il se fixe sur la côte est des États-Unis où, durant plusieurs années, il accompagne divers musiciens locaux, que ce soit sur scène ou en studio. Puis, en 1965, il fonde son propre groupe (The Snakestretchers), avec lequel il commence à développer son blues très personnel, souvent fait de cascades d’accords suraigus, et où il fait « pleurer » sa Fender Telecaster.

Inconnu du grand public, Buchanan est pourtant salué par ses pairs. En 1969, il aurait été ainsi contacté (comme tant d’autres…) par les Rolling Stones pour remplacer Brian Jones.

Mais le véritable tournant de la carrière de Buchanan survient en 1971, lorsqu’une chaîne de télévision nationale lui consacre un long reportage. Le documentaire, intitulé « The Best Unknown Guitarist In The World » (Le meilleur guitariste inconnu au monde) contribue enfin à faire sortir Buchanan de l’anonymat, et lui permet de signer un contrat avec une grande maison de disques. À ce titre, on le compare souvent à Danny Gatton, lui aussi virtuose de la Telecaster.

Tout au long des années 1970, Buchanan va ainsi publier huit albums, à la fois salués par la critique et couronnés d’un certain succès commercial. Mais les contrats de Buchanan avec de grosses maisons de disques l’obligent progressivement à faire de nombreuses concessions artistiques et à s’éloigner du blues.

En 1981, il quitte les studios pour n’y revenir que quatre ans plus tard, après avoir signé avec un label qui lui garantit une totale indépendance artistique (Alligator records). En 1985, sort ainsi le remarquable When a Guitar Plays The Blues qui est une réussite à tous points de vue. Deux autres albums Dancing on The Edge et Hot Wires suivront.

Mais l’épanouissement artistique de Roy Buchanan ne va pas nécessairement de pair avec un épanouissement personnel. Buchanan souffre en effet de longue date d’une dépendance à l’alcool. Le 14 août 1988, suite à une violente dispute conjugale, sa femme appelle la police. Placé en cellule de dégrisement, Roy Buchanan est retrouvé mort pendu à sa chemise quelques heures plus tard. Certains de ses amis remettront en cause la version du suicide de Buchanan.

Quoi qu’il en soit c’est une perte immense pour la musique et le Blues en particulier.

Le style

Roy Buchanan était indissociable de sa Fender Telecaster 1953, nommée « Nancy ». Comme à son habitude, il avait livré une histoire expliquant ce nom, démentie par la suite.

Branchée à un ampli Fender Vibrolux, Buchanan jouait avec le volume et la tonalité « full-out » – tout à fond – préférant « piloter » le son avec les potards de sa guitare. Il était également connu pour arroser les tubes de son ampli avec de l’eau (?!). Roy Buchanan n’utilisait que peu d’effets, une wha-wha, un echoplex, et une pédale de delay Boss son ainsi répertoriés.

L’héritage

De nombreux guitariste ont reconnu l’influence de Buchanan dans leur jeu, parmi ceux-ci Gary Moore et Jeff Beck, ce dernier lui ayant dédié sa version de « Cause we’ve ended as lovers » sur son album Blow by Blow.