Si l’influence et le poids de BB King et Albert King sont indiscutables (écoutez le solo de Stevie Ray Vaughan sur Let’s dance de David Bowie, du pur ‘Albert King’s style’ comme l’a dit SRV), le rôle de Freddie King, the Texas Canonball, est peut être moins connu. Et pourtant…
Ce texan, né en 1934 et mort en 1976 d’une crise cardiaque, a su grâce à son jeu électrique à la fois fin et puissant, influencer nombre de guitaristes du British Blues Boom des années 60, entre autres Eric Clapton, Peter Green mais aussi des bluesmen plus modernes tels Stevie Ray Vaughan ou encore Popa Chubby.
S’il est né au Texas, à Gilmer, c’est bien à Chicago, qu’il fera ses armes de bluesman.
Sa mère, Ella May King et son oncle Leon, jouaient tous deux de la guitare. Reconnaissant l’intérêt de son fils pour la musique, Ella May lui enseigne les bases du country blues, Freddie a alors 6 ans. Ses modèles seront Sam Lightning Hopkings et Louis Jordan, un saxophoniste dont il écoutait les disques en boucle jusqu’à pouvoir les reproduire note à note.
Chicago, grâce à ses industries, offrait alors une réelle opportunité pour les afro-américains d’améliorer leur existence grâce à des emplois nettement mieux payés que ce qu’ils pouvaient gagner dans les états ruraux du sud. En 1949, deux des oncles de Freddie s’y étaient déjà installés. Sa mère y voyant une réelle chance, les suit à l’automne de la même année, Freddie King a alors 16 ans.
C’est à cette période qu’il fait la rencontre dans un club d’Howling Wolf, qui l’entend jouer et qui le prend sous son aile. Le jeune Freddie fréquente alors la crème du blues d’Après- Guerre dont Muddy Waters et ses musiciens…
Il enregistre son premier disque à l’âge de 22 ans en 1956, mais ce n’est que deux ans plus tard qu’il quitte son emploi dans une aciérie pour se consacrer totalement à la musique. Durant cette période il fera de nombreuses sessions d’enregistrement en tant que musicien de studio.
Si son talent est reconnu par ses pairs (les légendes du Chicago Blues !), Freddie King n’a toujours pas signé dans une maison de disque, Chess records l’ayant rejeté par deux fois, le trouvant trop proche vocalement de BB King. Par la suite Freddie dira que ces rejets ont été une bénédiction, car ils l’ont forcé à développer son propre style.
En 1960, il signe son premier contrat avec le label King/Federal de Syd Nathan, un producteur autoritaire mais au flair redoutable.
Lorsque sort son premier 45 tour avec Have you ever loved a woman en face A et Hide away en face B, Freddie ne se doute pas à quel point sa carrière va décoller… Et c’est la face B qui va le propulser dans les charts : Hide away sera le premier titre blues a entrer dans le classement des Pop Charts, le public blanc découvre Freddie King qui vendra entre 1961 et 1963 plus de disques que n’importe quel bluesman, BB King y compris…
La suite de sa carrière est celle d’un musicien noir des les USA des années 60, beaucoup de temps en tournées, beaucoup d’enregistrement studio… Mais le succès ne le quittera plus, en 1969, il partage l’affiche avec Led Zeppelin et Ten Years After, et impressionne fortement ceux qui se considèrent comme ses héritiers.
Ereinté par un rythme de 300 concerts par an, Freddie King mourra 28 décembre 1976 de complications d’ulcère, à Dallas.
Le 3 septembre (jour de sa naissance) a été décrété Freddie King’s day au Texas en 1993, par le gouverneur de l’époque.
Le Style de Freddie King
Freddie King, avait développé un style particulier, basé sur l’utilisation des cordes à vides et sur son chant très nuancé. Il fut un des premiers à assurer à la fois la rythmique et la guitare solo, il possédait également un jeu moderne, plutôt agressif grâce à l’utilisation de thumb-pick (médiator de pouce (?))et d’index-pick (bon vous avez compris !) qui lui donnaient une percussion plus importante dans son attaque des cordes, influencé en cela par Jimmy Rogers.